samedi 24 novembre 2007

promenade sentimentale (Paul Verlaine)



Le couchant dardait ses rayons suprêmes

Et le vent berçait les nénuphars blêmes.

Les grands nénuphars entre les roseaux

Tristement luisaient sur les calmes eaux.

Moi j'errais tout seul promenant ma plaie

Le long de l'étang, parmi la saulaie

Où la brume vague évoquait un grand

Fantôme laiteux, et désespérant,

Et pleurant avec la voix des sarcelles

Qui se rappelaient en battant des ailes

Parmi la saulaie où j'errais tout seul

Promenant ma plaie; et l'épais linceul

Des ténèbres vint noyer les suprêmes

Rayons du couchant en ses ondes blêmes

Et des nénuphars parmi les roseaux,

Des grands nénuphars sur les calmes eaux.

Aucun commentaire: